Chapitre VIII


à l'écart du numérique de la mathématique binaire bipolaire des relations contemporaines désincarnées, triste solitude des nombres premiers.

le jeu du je me moi la danse du je tu toi te tutoie, du nous sans vous du nous tout seul, nous seuls au monde seuls dans ce monde sans noeud

à ne rien faire d'autre qu'aimer, câliner, elle ne sut retenir le temps : les mois passèrent, éclatèrent tels des bulles de savon éphémères,

Grâce à lui elle avait renoué avec la grâce de l'insouciance amoureuse, merveilleuse éternité du moment où les jours coulent tout en douceur

«Je suis baba-love» lui répliqua-t-il, baba baba-love, je suis baba-love de toi mon amour, et tout ramollit alors en elle devant son Arthur.

Puis après une longue absence, abstinence, elle accoucha enfin de ces mots durs ces mots drus, des mots graves et incongrus à l'accent aigu.

Infime pulsion déjà incessante au coeur de l'oeuf, du 140 à la minute, syllabes syncopées d'un oisillon tweetant en cadence son existence...

une fission fusion, une friction fiction intime qui se fit à contre-courant; transcendance de la descendance sur ce corps-à-corps singulier.



rencontre impromptue du minuscule élu parmi les millions, persévérant perçant enfin la coque géante prenant le fort de la coquille solitaire


plus pertinentes plus percutantes, tel cet uppercut dans le bas-ventre, l’annonce d’une présence inopinée, un alien débarquant de nulle part

Ennemi de l'heure, ennemi intérieur ennemi invisible propagande panique propagée dans la minute, éphémère nouvelle vite chassée par d'autres

lançant ses kamikazes au coeur des réacteurs, au coeur de l'horreur d'une contrée désertée immobilisée par la poussière radioactive.

déglinguant les quelques progrès technologiques les avancées contre-nature d'une science sans conscience se retournant contre l'homme hébété 



Arythmie, fibrillation ventriculaire, cardiopathie d'une planète sociopathe secouant les archipels les plus puissants comme les plus démunis



de mutants numériques plogués dans leur nuage mais dégroundés désolidarisés de cette terre colérique qui se rappelle sporadiquement à eux... 



présage prédateur prédicateur de cataclysme : une vie fauchée pour chaque volatile tombé, balistique holistique horoscope destroy d'un monde

Et puis il y eut cette funeste pluie d'oiseaux de malheur tombés du ciel en ce début d'année, largués par leurs ailes plombés par la gravité



tel un ange sur les ailes du désir se perdant au fil des conversations sans-fil, des réflexions sans fil d'un bel oiseau bleu qui se défile.

voltigeur spontané à la voix voilée, aux réflexions inflexions lascivement pensives, sorcier d'une science diffuse de sordides réminiscences

Ce furent ses rêves éveillés ces dérives ensoleillées qui prirent possession de ce roi des limbes démembré, électron électro libre et volage

au soir de sa vie il était devenu insomniaque, craignant de ne plus jamais se réveiller, de s'enfoncer, de fondre dans cette nuit sans fond.

Dérive lunatique par une nuit sans lune, thématique archi-usée d'une âme lunaire, luminaire des bas-fonds tréfonds, inhumain quai des brumes

des faibles, mollassons, têtes folles; herbes se laissant pousser flatter au gré du vent sans gravité aucune, toute responsabilité anéantie.

déstabilisé, débile malhabile, avait perdu prise sur l'empire des choses, le chaos prenant emprise sur tout, destructrice force d'attraction

idées désordonnées idéaux astraux, molécules d'inerte volonté. Il était parti presque revenu, balançant entre l'être et le néant, flou floué

Le ramoneur de mots s'était ramené, romanichel rameutant ses troupes ses loups ses lapsus louvoyants, ses voyelles de voyou aveuglantes, ses


et craquantes telles des vices des viscères des craquelures dans son corps béni, pimpant, éreintant et palpitant d'envies de venin de vie...

Alité allumé enluminé par la fièvre, la tête tropicale les idées topiques il se vit morcelé par toutes sortes de visions éclatées, écarlates

et, les amarres larguées, lâché loose au large de sa folie ventriculaire, voguait-il ainsi, hilare..................... 21 grammes d'extase.

codes binaires musicaux, synesthésie endiablée. Comme les plantes ne lui réussissaient guère il préférait cultiver les amitiés particulières

dans l'absolu de lenteur, fantaisie de douleur, l'entêtement d'une fanfare dans sa tête claironnant des hymnes chiffrés des lettres rythmées

inondaient son ciel, son organisme de cesse envahi de sens insensés tapissant lotissant son cerveau embrumé enrubanné par cette fée absinthe

Il avait quitté son île sa ville son asile, animé d'une animosité qui n'était pas la sienne : il entendait des voix voyait des sons des mots

d'un lyrisme luxuriant effréné déjanté dégénéré déjouant les pronostics les pros, les tics éthiques et les TOC, tocade de tocard en fugue...

des mots flous lâchés, fous. C'avait pris le déclic - scouic, pour retrouver le jeu - clic, le plaisir l'envol la libido des mots, le retour

Chapitre 8 - Toujours à la bourre toujours à la traîne à l'amour, amarré à ce bordel perpétuel il finit par retrouver le fil le flux le flow